vendredi 13 mai 2016

Ghost



J'aime voir tes mains longues et agiles façonner cette masse oblongue d'argile, quand je me glisse derrière toi et t'enserre de mes bras, en te murmurant "je t'aime" au creux de ton oreille et en t'embrassant, te distrayant de ton ouvrage le temps de quelques tours de ton tour de potier. Tes lèvres quittent ensuite les miennes et tu retournes à ton travail, plongeant ton bras au creux du vase qui s'évase et s'ouvre quand tu en effleures les parois, alors que je me prends à imaginer tes doigts faire de même en moi à cet instant,

Puis mes doigts rejoignent les tiens, et s'entremêlent en glissant les uns contre les autres et tu guides mes gestes, montant et descendant le long de l'olisbos de glaise qui prend forme peu à peu sous nos caresses mutuelles, émergeant de sa gangue de terre, tout comme nos deux boutons d'amour émergent de leur gangue de chair lorsque nos doigts les effleurent, rendus luisants et humides par nos deux eaux de vie mélangées quand ils plongent dans nos bassinets.



A califourchon sur ton tabouret, ma magicienne qui m'hypnotise de ton tour, tour à tour créatrice et actrice, tu finis par te retourner, envoyant tout valser, et tu m'acalifourchonnes de tes jambes enserrant ma taille, et tes bras se referment autour de ma nuque, tandis que je te maintiens toute serrée contre moi et que nos lèvres se soudent pour un de ces baisers qu'on ne voit qu'au cinéma.
Alors fais-moi encore ton cinéma et que la ronde de nos langues entrelacées mais jamais lassées n'en finisse pas, et laissons l'obélisque dressé tourner dans le vide, il finira bien par s'affaisser



© Les Contes Oniriques, 2016
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